samedi 23 mars 2013

Pompon arc-en-ciel

Non, ce n'est pas moi qui l'ai réalisé !
 Et pour cause : ce pompon date du XIXème siècle ! 

Il y a quelques jours, je me suis fait un petit plaisir : j'ai assisté à la visite guidée "De la fibre au tissage : une histoire du textile" aux Réserves des Arts et Métiers à Saint-Denis.  
Depuis la création du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) en 1794 par l'abbé Grégoire, les collections ont été régulièrement enrichies par des dépôts, privés et publics, des legs, des cessions de collections, des achats, des dons. La collection est aujourd'hui une des plus riches au monde dans le domaine des sciences et des techniques. Comme la plupart des grands musées, le musée des arts-et-metiers ne présente qu'une petite partie de ses collections dans l'exposition permanente ; la majeure partie est conservée dans les réserves.


 Cette visite  m'a enchantée, j'ai fait de merveilleuses découvertes. Dont celle-ci :


Cet objet est dû à Eugène Chevreul (1786-1889), savant chimiste, professeur au Collège de France. Ses travaux scientifiques couvrent un large domaine. Il est surtout connu pour ses recherches sur les matières grasses animales.

Dans le domaine artistique, Chevreul s'est fait connaître des peintres pour sa loi du contraste simultané des couleurs : directeur de l’atelier de teinturerie des Gobelins de 1824 à 1883, il est saisi des plaintes de teinturiers qui observent que certaines teintures ne donnent pas les couleurs qu'on en attend. Il découvre d'abord que certaines teintures ne sont pas chimiquement stables. Mais surtout, il a l'intuition que les problèmes les plus délicats sont de nature non pas chimique mais optique : ce ne sont pas les pigments qui sont en cause, mais les tons colorés qui se trouvent à proximité. Chevreul décide alors de traiter scientifiquement la chose à fond ; en 1839, il fait paraître son essai De la loi du contraste simultané des couleurs. Il y montre qu'une couleur donne à une couleur avoisinante une nuance complémentaire dans le ton : les complémentaires s'éclairent mutuellement et les couleurs non-complémentaires paraissent « salies », comme lorsqu'un jaune placé près d'un vert prend une nuance violette. (source : WIKIPEDIA)

C'est donc à Eugène Chevreul que l'on doit le cercle chromatique (en 1838 ou 1861 selon les sources).
Cette méthode supplante les nuanciers jusque là utilisés, grâce à la définition à partir des trois couleurs de base de 72 tons et 14 400 coloris. Je n'ai pas compté mais je ne pense pas qu'il y ait 14400 fils !

La Réserve des Arts et Métiers possède un superbe nuancier de fils, dont les couleurs n'ont pas pâlies.Il se présente sous la forme d'une boîte qui s'ouvre et se déplie.

Malheureusement ce nuancier, comme pour la plupart des objets entreposés à la Réserve, n'est pas daté précisément. On sait seulement qu'il est de la fin du XIXème siècle. Les acquisitions massives du Conservatoire National des Arts et Métiers, nt été effectuées essentiellement entre 1850 et 1950. Période où l'archivage n'était pas la priorité. Ainsi, on ne connaît pas systématiquement la provenance des différents objets.

Ce casier d'échantillons de coton provient de La Nouvelle Orléans, mais il ne porte pas de date.

samedi 16 mars 2013

Pompon sculpteur

"François Pompon, est né le 9 mai 1855, à Saulieu, en plein coeur de la Bourgogne.
[] A quinze ans, il part en apprentissage chez un marbrier de Dijon. Le jour, il apprend à tailler la pierre. Le soir, il suit des cours d'architecture puis de gravure et de sculture.

A vingt ans, François Pompon monte à Paris. Il trouve rapidement du travail dans une entreprise funéraire proche du cimetière de Montparnasse [où] il taille et grave des pierres tombales.
Mais il s'est aussi inscrit à la Petite Ecole, la future Ecole des arts décoratifs. [] L'un [de ses] maîtres [], Pierre Rouillard, [] célèbre sculpteur animalier [lui] fait découvrir [] la ménagerie du Jardin des Plantes qui, plus tard, deviendra son atelier de plein air favori.

[] Pour gagner sa vie, Pompon est praticien : il taille dans la pierre ou le marbre les oeuvres d'autres sculpteurs, des sculpteurs reconnus qui ont besoin d'aide pour faire face à de grosses commandes. []

Ouvrier chez les autres, Pompon redevient artiste chez lui. Sa spécialité, c'est le portrait. Il espère bien faire carrière dans ce domaine. Il sculte en plâtre [] la famille ou les proches. Car des modèles professionnels coûteraient trop cher.
A trente-trois ans, il réalise une oeuvre plus ambitieuse destinée à le faire connaître. Sa Cosette lui vaut une médaille. Pourtant Pompon est déçu : il souhaitait une commande de l'Etat.[]
De 1890 à 1895, Pompon travaille chez le célèbre sculpteur Auguste Rodin. Son atelier est un turbulent carrefour où se retrouvent les jeunes artistes de talent. Etre praticien chez Rodin, c'est la meilleur école qui soit. Pompon a de l'admiration pour ce maître qui a quinze ans de plus que lui. Mais pas à tout prix. Lorsqu'en 1893, Rodin "oublie" de le payer, il n'hésite pas à lui faire un procès. Cela n'empêchera pas Rodin de lui confier, cette même année, la direction de son atelier. []



A partir de 1896, Pompon cesse de travailler pour Rodin. Son nouveau patron s'appelle René de Saint-Marceaux. Lui aussi a un atelier important à Paris. Pompon est bientôt employé à plein temps. L'été, il prend l'habitude d'accompagner les Saint-Marceaux dans leur propriété de Cuy-Saint-Fiacre, en Normandie.Il y passera dix sept étés en compagnie de sa femme Berthe. Là-bas, malgré un emploi du temps chargé, il retrouve enfin le temps de travailler pour lui. Mais pas à de grandes compositions ! Ses sujets sont modestes, proches et pleins de bonne volonté. Ce sont les poules, les coqs, les lapins et les dindons de la ferme d'à côté.


En 1905, Pompon abandonne définitivement le portrait pour se consacrer à ses chers animaux. Ce qu'il cherche, ce n'est pas à les copier fidèlement mais à les comprendre. En simplifiant leurs formes, c'est leur esprit qu'il veut saisir. []

A Paris aussi, il ya des animaux.[] La ménagerie du Jardin des plantes est un fabuleux observatoire de la vie sauvage. Et Pompon, un bien étonnant [] chasseur de mouvement. [] Il ne se contente pas d'observer les animaux, il les suit. Il avoue : "Je ne saurais étudier un animal au repos." Ce qui l'intéresse, c'est "l'animal qui se déplace". [] Patient, il peut guetter un animal des jours et des jours d'affilée, pour saisir la bonne attitude.


[] Peu à peu, d'esquisses en esquisses, l'animal prend forme. Son contour se simplifie. Pompon procède toujours par élimination. Il sculte d'abord l'animal en détail "avec presque tous ses falbalas". Puis il élimine progressivement les détails pour "ne plus conserver que ce qui est indispensable". [] Regardez le rapace : il est réduit à sa plus simple expression : un ovale fuselé comme la carlingue d'un avion, un  bec acéré, un creux pour les orbites. []

Il faut beaucoup aimer pour observer aussi attentivement. Est-ce leur silence qui rend les animaux si proches du très réservé Pompon ? Peut-être. Peut-être aussi les trouve-t-il moins compliqués que les hommes. Pompon remarque [que] "Les bêtes posent fort bien et même beaucoup mieux que les hommes et les femmes." Jamais ils ne perdent leur naturel.

Chez Rodin, Pompon a appris qu'il fallait éviter les creux trop marqués qui piègent la lumière et les arêtes trop vives qui cassent la ligne. Il va plus loin. Il arrondit les angles, tous les angles. Il polit et repolit ses animaux pour qu'ils s'inscrivent dans une belle forme fermée et ronde. [] Inlassablement, à la râpe, à la lime, au papier abrasif, il gomme les imperfections. On a envie de toucher, de caresser ces formes surlesquelles la lumière joue.

Lorsqu'il commence à exposer ses animaux ronds et lisses, les critiques ricanent : les oiseaux de Pompon n'ont pas de plumes ! []

A partir de 1905, Pompon ne sculpte plus que des animaux, [] de très petite dimension. Les amateurs d'art méprisent un peu ces bestioles-bibelots, tout juste bons à décorer le dessus d'une cheminée. Pendant des années, les petites bêtes attendent sagement, sur des étagères de l'atelier, qu'on veuille bien s'intéresser à elles. Cette indifférence vaut à Pompon des années de misère. Car, à la mort de René de Saint-Marceaux, en 1915, il a perdu son emploi de praticien. Et personne ne veut employer un monsieur aux cheveux si blancs, surtout en pleine guerre.

C'est René Demeurisse, un jeune peintre ami de Pompon, qui, un peu par hasard, découvre les animaux de plâtre alignés en rang d'oignon sur les étagères de l'atelier. [] Séduit, Demeurisse parle de Pompon autour de lui et invite ses amis à visiter l'atelier. Le sculpteur Antoine Bourdelle conseille à Pompon de travailler en grand. L'idée d'un grand ours est lancé.

Novembre 1922 : comme chaque année, depuis presque vingt ans, le Salon d'automne ouvre ses portes. [] Cette année-là, c'est un bel ours polaire qui tient la vedette. Avec son oeil en amande, son museau éffilé et ses oreilles en pointe, on le croirait échappé de sa banquise. Décidé, presque souriant, il semble avancer en roulant des épaules.

[C'est ainsi que Pompon accède au] succés et à la gloire. La roue a tourné : le vieil ouvrier fait à son tour travailler des praticiens. Depuis qu'il est célèbre, Pompon reçoit de nombreuses commandes. Son expérience de praticien lui permet de contrôler la qualité de toutes les reproductions en bronze. Ce travail long et délicat est confié [] aux fondeurs.

A partir de l'original, on fait un moule. Ici un moule à bons creux, constitué de mlusieurs morceaux, qui pourra resservir

On retire l'original, on dispose des tiges de fer dans le moule et on le remplit avec une terre qui résiste à la chaleur.
A l'aide d'un outil, on enlève un peu d'épaisseur à la surface du moulage. On obtient le noyau qu'on enferme dans le moule, puis on coule de la cire liquide qui prend la place du vide entre le noyau et le moule.
On retire le moule. On dispose des boudins en cire tout autour de la sculture. Ils deviendront les tuyaux d'alimentation qui permettront le coulée du bronze. On enferme le tout dans un nouveau moule très résistant qui ressemble à une momie. On fait chauffer. La cire fond et s'échappe par des trous prévus à cet usage. Entre le noyau et le moule, il y a maintenant du vide.

On fait chauffer le bronze (mélange d'étain et de cuivre) à très forte température (entre 1000 et 1200 degrés). Une fois liquide, on le coule, il vient prendre la palce du vide. On attend que cela refroidisse. On casse le moule. On cisaille tout ce qui dépasse. On enlève le noyau.
La statue est creuse
C'est en 1924 que Pompon expose pour la première fois sa panthère. [] Avec une extraordianire économie de moyens, Pompon dit tout. Il raconte l'exaspération de la bête prise au piège dans sa cage, le va-et-vient du félin prêt à bondir. La lumière, en glissant sur les muscles puissants de l'animal, donne l'illusion du mouvement. Elle avance ... Sans un bruit, majestueuse et hautaine. []
Maintenant on vient de loin pour visiter l'atelier de Pompon ; on expose ses euvres à l'autre bout du monde, on le décore de la Légion d'honneur.Mais la célébrité de change rien à ses habitudes. [] Il continue à modeler et à lisser ses petites bêtes.[]

Pompon meurt le 6 mai 1933, à soixante-dix-huit ans.
Aujourd'hui encore, à Saunlieu, le grand condor lisse et imperturbable n'en finit pas de le veiller.


Ce texte et les photos (sauf l'ours blanc et le grand condor) sont extraits du livre de Marie SELLIER paru dans la collection L'enfance de l'art aux éditions des Musées Nationaux.

Connaissez-vous l'autre célébrité de Saulieu ?

dimanche 3 mars 2013

Faire un pompon

Prendre du carton de récuparation


Sur l'envers, tracer 2 cercles de 7 cm de diamètre

Ne pas oublier de tracer les cercles intérieurs (2 cm de diamètre)

Découpez

Superposez les 2 cercles en faisant correspondre les fentes. Recouvrir de laine jusqu'à remplir le trou central.

Coupez la laine en introduisant une paire de ciseaux entre les 2 cartons. Coupez une longueur de laine d'environ 30 cm. Enroulez-la entre les 2 cartons, en serrant fortement. Maintenir par plusieurs noeuds.

Le pompon est terminé

Celui-ci était destiné à un bonnet