lundi 17 juin 2013

Mariage fleuri

A la lecture du message du 20 mai 2013, Sylvie s'est souvenu d'une couronne d'hortensias fabriquée en 1983, et réutilisée en 1996
(Désolé pour la qualité de la  photo, mais cette couronne apparaissait en petit détail sur une photo papier que j'ai scannée, d'où le résultat qui n'est pas fameux...). Les fleurs blanches sont en papier de soie, agrémentées d’œillets roses et de gypsophile.

 A mon tour de me souvenir. 

 J'ai connu cette tradition à Cavanié, commune de Saint Cirgues (46). 
Petit rappel : il fût un temps - pas si lointain - où la mariage était une norme sociale. Sans lui, point de salut. C'était un passage obligé. La jeune fille  quittait l'autorité patriarcale pour se soumettre à l'autorité de son époux. La coutume voulait donc que les invités à la noce se retrouvent chez les parents de la future mariée. Le lieu était préalablement décoré par le voisinage, le plus souvent le jeudi. De bon matin, les hommes du village partaient couper des genévriers  
http://www.fond-ecran-image.com
qui allaient ensuite être fixés à des endroits stratégiques : à l'entrée du hameau, au croisement de la route principale et de la route secondaire qui y mène, tout au long de la route (plus ou moins espacés selon le nombre d'arbustes récoltés) jusqu'à l'entrée de la ferme (c'est une tradition rurale et paysanne).
L'après-midi, les enfants et les femmes se chargeaient de fleurir les genévriers avec des roses fabriquées patiemment durant les semaines précédant l'évènement (nous en remplissions des cartons entiers).
On trouvait alors dans toutes les maisons de la presse des feuilles de papier de soie (65 cm  x 50 cm) de trois couleurs différentes : blanc, rose et bleu ciel.
Plier la feuille en 2, puis en 2 et encore en 2, de telle manière à obtenir 8 bandes de 50 cm de long. Couper dans les plis à l'aide d'un couteau. Chaque bande est pliée en 8. Couper les plis sur environ la moitié de leur longueur. Déplier la bande. Pour donner l'arrondi à chaque pétale, vous pouvez utiliser la lame ouverte d'une paire de ciseau (comme pour friser le ruban d'un paquet cadeau). Mais à Cavanié, j'ai appliqué une autre technique : il faut rouler la pointe de chaque pétale sur une aiguille à tricoter, coincer une extrémité sous le pouce et l'index gauches, coincer l'autre extrémité sous le pouce et l'index de la main droite, puis froisser le papier en rapprochant ses doigts. 


Enrouler ensuite la base de la bande sur 2 à 3 doigts, en veillant à ce que les pétales soient disposés en quinconce. Attacher la rose avec du fil de laiton.
Et voilà, la rose est terminée
 Il en fallait, quelques cartons de roses ! Et on se piquait les doigts pour les accrocher sur les genévriers. Mais le résultat était plaisant à l'oeil : 
L'arche accueillait les invités à l'entrée de la propriété, ou parfois à l'entrée du hameau. Cela dépendait peut-être des facilités de montage, mais aussi du savoir-faire des personnes présentes. Celui-ci a été réalisé par et avec les conseils de mon papa Michel, pour le mariage de Fabienne. Je me souviens que l'arche était habillée de lierre, mais je ne sais pas quel en était le support ...La couronne est ici composée de roses. 

Pour fabriquer une couronne d’hortensias, il faut aussi du papier de soie. Tracer des cercles (une dizaine pour une fleur) à l'aide d'une assiette creuse (vous pouvez utiliser un bol ou une assiette plate, vous aurez un hortensia plus petit ou plus grand). Vous pouvez superposer plusieurs feuilles de papier de soie qui n'est pas épais.
Pliez trois ou quatre cercles superposés en 4. Découpez des bandelettes pour former les pétales.
Dépliez et détachez les cercles. Effectuez deux rotations à chaque extrémité des bandelettes.
Placez dix cercles l'un sur l'autre. Enserrez le centre entre vos doigts pour former la fleur, que vous attacherez avec du fil de laiton.

L'hortensia obtenu a un diamètre de 12 - 15 cm.
La base de la couronne peut être réalisée avec du rotin auquel on donne une forme arrondie. Maintenir avec du fil de laiton, recouvrir la couronne de bandes de papier de soie. Les hortensias sont attachés à la couronne avec du fil de laiton. La couronne sera fixée au plafond (il me semble qu'elle était destinée à l'intérieur de la maison) avec du ruban. Je l'ai vu complétée avec une colombe (du coton pour le corps et la tête, du papier pour les ailes et la queue).

Ce travail de décoration était récompensé par un repas offert par les parents de la mariée. 
Il y a aussi une tradition d'un mât orné d'une couronne en son faîte. Mais où était -il planté ? Il me semble chez les parents du marié. Et je crois aussi que la coupe de ce mât n'était pas due au hasard , mais correspondait-elle au premier anniversaire de mariage ou à la naissance du premier enfant ?

Traditionnellement, mai et juin sont les mois des mariages. Montceaux les Provins (77) les fêtent à sa manière

Cette petite cabane, située sur la pelouse qui jouxte la mairie, est habitée en permanence par différents personnages au gré des saisons.

vendredi 7 juin 2013

Pompon de luxe

Magnifiques pompons multicolores croisés à l'exposition "PARIS HAUTE COUTURE".
Ils ornent le bord d'une cape poncho asymétrique qui se porte avec la partie courte dans le dos. On doit cette rencontre improbable d'une robe du soir à géométrie rigoureuse et d'une cape à pompon, très ludique, à Pierre Cardin à la fin des années 60.
Détail d'importance : les pompons sont fabriqués en plume d'autruche.

Cette exposition, qui se tient à l'hôtel de ville de Paris (entrée gratuite) jusqu'au 6 juillet,donne à voir tous les aspects de la haute couture, depuis l'idée transcrite sous forme de dessin, d'esquisse par le styliste jusqu'au vêtement élaboré patiemment et mis en valeur par les mannequins, en passant par la toile de la première d'atelier qui s'attache à reproduire l'idée du créateur et les différents apports des artisans qui apprêtent les matériaux et des petites mains qui assemblent. Ces étapes sont magnifiquement illustrées par la fabrication d'une robe Chanel (collection 2012) entièrement rebrodée de sequins qui se chevauchent très serrés (j'ai cherché en vain le fil de couture, il est bien caché) et rehaussée de pierres. 

Le catalogue de l'exposition retrace un siècle de haute couture à Paris.
Robe du soir Palmyre - 1952 - Christian DIOR
 Je regrette que le catalogue ne présente pas tous les modèles de l'exposition, laquelle fait la part belle aux robes du soir, plus nombreuses que les robes et tailleurs de jour. Et pour cause : les premières sont somptueuses et reflètent bien à quel point la couture est un art, quand le tissu se pare de broderies et de plumes. Mais le tombé impeccable des tailleurs et robes (déclinés en noir et gris dans l'exposition) n'en demande pas moins de savoir-faire.

Robe Oiseau de paradis - JÉRÔME - 1925
 La haute couture des années vingt fait preuve d'exubérance et d'inventivité. Non pas dans la coupe des robes-tuniques qui est très simple, mais dans leur décor très riche, qui fait une place privilégiée aux broderies perlées et aux franges, qui scintillent de mille feux au son du charleston.

J'ai un faible pour les robes et tailleurs des années 50.

Christian DIOR - printemps été 1955


Comme à l'accoutumée, à l'issue de la visite (je commence à en avoir un certain nombre à mon actif,  au musée Galliera (délocalisé pour travaux) ou au musée des Arts Décoratifs), j'ai des envies de broderies, de couleurs, d'extravagance plein la tête.
Ce semis de fleurs (5 perles autour d'une perle centrale) sur des lignes de point droit ne doit pas être très compliqué à exécuter.
Ainsi que ce patchwork coloré. Il faut juste oser le porter ! C'est un modèle Yves saint-Laurent dont je vous laisse deviner l'année de création.