mercredi 14 janvier 2015

JE SUIS CHARLIE


Mercredi 11 janvier, j'ai eu la sensation que les ténèbres,  

qui recouvrent déjà de trop nombreuses contrées  s'abattaient sur  la France. 

Deux mots me sont alors venus à l'esprit : lumière et obscurantisme. Il ne me restait plus qu'à mettre en œuvre mon esprit critique (dont l'origine grecque signifie "qui discerne") : "attitude mentale, méthodique, qui consiste à n'accepter aucune proposition pour vraie sans l'avoir analysée, [  ] à examiner attentivement les choses avant de porter un jugement." (Jacques CHOQUE dans DOC'DOMICILE n°25). Mon expérience professionnelle m' appris qu'il est nécessaire aussi de vérifier le sens des mots employés pour ne pas faire de contre-sens. Par ailleurs, la précipitation peut être mauvaise conseillère. Bref, j'ai consulté, non pas les oracles, mais des sources sûres.

Premier réflexe : Internet pour vérifier si "Siècle des Lumières" n'était pas un mirage de mon esprit. J'ai été vite rassurée par le site de la NF (Bibliothèque Nationale de France). Puis je suis revenue au papier. 

Le volume "Les hommes et leur histoire" de THEMA - encyclopédie Larousse (édition 1994) nous renseigne ainsi : 
"Vers 1760, triomphe en France et en Europe la "philosophie des Lumières". Les "philosophes" s'expriment par des pamphlets, des lettres, des dictionnaires, des romans, des poèmes, des pièces de théâtre, des exposés de systèmes et une œuvre phare : l'Encyclopédie.
"Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières" : c'est ainsi qu'en 1784 Kant définit l'esprit des Lumières. La revendication d'autonomie intellectuelle est en effet la première caractéristique de ce siècle. Elle a son origine dans la confiance en la raison humaine et implique le rejet des autorités intellectuelles et morales. L'esprit critique s'exerce d'abord contre les religions [superstitions inventées par les prêtres pour assurer leur pouvoir] et les dogmes. Mais les grands systèmes élaborés au siècle précédent sont aussi contestés. La raison doit libérer les esprits des superstitions et pour cela l'éducation à un rôle fondamental à jouer. "La vérité est simple et peut toujours être mise à la portée de tout le monde", écrit d'Alembert. D'où le projet d'une encyclopédie des connaissances humaines, chargée de diffuser largement le savoir. Cette diffusion du savoir suppose bien sûr la liberté d'expression et la tolérance. Elle doit permettre aux hommes d'accéder au bonheur.
Or, ce bonheur suppose aussi la liberté politique. L'organisation politique doit respecter les droits naturels de l'homme.  Mais, sur ce  point, les clivages sont particulièrement importants entre ceux qui font confiance aux despotes qui seraient capables d'imposer autoritairement les réformes, et ceux qui ne voient de légitimité que dans la souveraineté populaire.
(Les phrases soulignées l'ont été par choix personnel.)

Je vous invite à approfondir cette synthèse en consultant le site de la Bibliothèque Nationale de France 
(cela m'évitera de le piller).

Dans le Grand Larousse en 5 volumes (édition de 1991), je lis : 
"OBSCURANTISME : Opposition à la diffusion de l'instruction, de la culture, au progrès des sciences, à la raison, en particulier dans le peuple"

Merci à Justine et Zaïneb qui, dans le cadre d'un travail de réalisation d"une affiche pour représenter la tolérance, ont déniché cette citation de Gandhi :
 
La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents.

Pour décortiquer les évènements de ces derniers jours, à chacun sa méthode :
- s'abreuver des informations télévisuelles jusqu'à plus soif : pas la meilleure façon à mon sens d'aiguiser son esprit critique
- lire les hebdomadaires et mensuels qui ne manqueront pas dans les jours à venir de produire des dossiers très documentés, mais pas toujours d'accès facile, en particulier lorsque la lecture rebute un peu
- télécharger sur PLAYBAC PRESSE 3 quotidiens à lire en 10 minutes : l'essentiel y ait, expliqué de manière très simple
   
Charlie HebdoCharlie HebdoCharlie Hebdo

Parce que "la seule chose dont nous devons avoir peur, c’est de la peur-elle même", je fais confiance aux Français et à la République pour que l'esprit des lumières continue à nous éclairer.

Pour ma part, j'adhère à deux propositions que j'ai glanées au fil de mes recherches :

- Le mouvement "Les cites d'or" nous invite à réinventer l'éducation populaire pour "réarmer les citoyens, notamment les plus jeunes, face aux propagandes de toutes natures qui fleurissent aujourd’hui.".

- Aide et Action nous rappelle que "l’éducation favorise le développement humain et donne à chacun le pouvoir de faire des choix, [que] c’est l’outil le plus puissant vers l’émancipation". 

Et pour finir, 2 films à (re)voir absolument : "Sur le chemin de l'école" et "Timbuktu".

jeudi 1 janvier 2015

Carla kiki la cocotte




 Souvenez-vous : vendredi 23 août 2013 je vous ai présenté KIKI LA COCOTTE qui pris ensuite chair

 puis s'est démultipliée et envolée
Quelle surprise hier soir : elle s'est invitée au spectacle de
 
Au passage, son nom s'est allongé et elle a deux admirateurs. Et quels admirateurs ! Vite, vite, écoutez l'histoire de Clara kiki la cocotte (en cliquant sur le mots écrits en beige)

Un régal  : que du beau pour les oreilles, ce qui m'a invité à me replonger dans leur discographie.

Télérama du 27 décembre 2012 présente ainsi ce groupe : "Ces " trois petits frères des frères Jacques" s'amusent avec la chanson française pour mieux lui rendre hommage. Une prestation jubilatoire où s'entrecroisent sketchs et mélodies originales. Et aussi des parodies particulièrement réjouissantes. Que du bonheur" 

Youtube vous permettra de visionner certaines de leurs chansons. Moi, j'aime beaucoup le moteur à explosion sorti en 1990 (à cette époque, ils étaient quatre larrons).

Nous n'avions pas suivi ce groupe depuis quelques années, aussi le spectacle de hier soir nous était-il totalement nouveau. Mention spéciale au numéro du ventriloque. Celui mis en ligne sur le site Youhumour présente quelques variantes.

Le sens du BEAU

J'ai lu en début d'année 2014 "Pensées en chemin" dans lequel Axel Khan relate son périple qui l'a mené des Ardennes au pays Basque de mai à août 2013. Après une vie professionnelle consacrée à la recherche génétique, doublée d'un engagement politique auprès des socialistes, il a souhaité renouer avec sa passion de la randonnée pédestre, qui lui permet de s'immerger dans la nature ("terre, ciel, champs, bois, vaux, cols et cimes, mais aussi choses et êtres" p. 23) qui lui est si chère. Son parcours de plus de 1600 km fut largement médiatisé, en particulier pour favoriser les rencontres où il a pu partager ses impressions avec les habitants sur la situation économique des territoires traversés. 
Mais il indique que ce projet était destiné avant tout à "faire ressortir tout ce qui dans le monde peut engendrer une émotion esthétique. Non pas comme une parenthèse hors du temps, mais comme un élément lui aussi essentiel d'une vie proprement humaine"(p.27)
Axel Khan s'est "intéressé depuis longtemps à la place occupée par la perception du beau dans l'édification de l'humanité [  ] et y [a] consacré un chapitre dans [l']ouvrage L'HOMME, CE ROSEAU PENSANT"(p.24) (que j'ai lu avant d'écrire cet article,qui était en gestation depuis de longs mois). Il y démontre la probabilité "que la capacité à ressentir le beau, inductrice de celle à le créer, ait joué un rôle essentiel tout à la fois dans la socialisation des humains et dans l'accroissement de leurs capacités cognitives, deux processus liés." (p. 25)
Selon Axel Khan, est beau ce qui "provoque une émotion agréable, du plaisir, un sentiment de bonheur, sans lien direct avec une quelconque fonction d'utilité, et sans qu'il soit nécessaire d'en donner une explication rationnelle." "Est beau ce qui est vu comme tel par un être capable de ressentir une émotion esthétique."(p.134, L'HOMME, CE ROSEAU PENSANT)

La lecture de "Pensées en chemin" m'a procuré beaucoup de plaisir (même s'il a été un moment obscurci pour des raisons que j'espère prendre le temps d'évoquer un jour ici - cela tombe bien, cette période de l'année est propice aux bonnes résolutions !). Entre autre parce que son auteur a mis des mots savants sur quelque chose que je ressens souvent et qui est un moteur primordial pour mon bien-être : ressentir la BEAUTÉ des choses, des êtres, des situations .

Je me sens de moins en moins en phase avec "une civilisation moderne, focalisée sur des objectifs presque exclusivement matériels et quantitatifs, [  ] des sociétés [  ] d'une remarquable tolérance à la laideur si elle apparaît source de rentabilité, ou [qui ramènent] le beau à "ce qui le vaut bien"".(p. 26)


 Aussi je cherche à côtoyer le plus souvent possible le BEAU, qui peut se cacher dans 
la nature
 (avaler les kilomètres au rythme lent de la bicyclette me procure ce plaisir)
Le col du Sabot - Isère - 19 juillet 2012
 dans les réalisations de l'homme

Retable de Fromentière (51)
mais aussi dans l'infiniment petit, n'ayant peu d'intérêt pour qui ne sait pas s'émerveiller facilement.
Une aubaine : des tissus à 3 € le mètre, même si mes armoires débordent !
Parfois, l’émotion ressentie est tellement forte qu'elle me submerge, me transformant en fontaine intarissable. Comme en 1986 au Zénith de Paris, lorsque j'ai assisté au spectacle "Lily passion" écrit et chanté par Barbara, à laquelle Gérard Depardieu donne la réplique. 
 
Ou encore en 2000, à la Cité bleue des arts de Rochefort en Terre, devant les tableaux de Caroline Roussel, peintre brodeur au point de Beauvais.
La route de la soie - 1994

Très récemment, l'émotion m'a envahie à l'écoute de Jules, qui concourrait le 27 décembre parmi les Prodiges du Classique sur France2 (vous pouvez l'écouter dès la 7ème minute de l'émission)

Bien sûr, ce que je qualifie de beau n'est pas perçu automatiquement de cette manière par mon voisin, et vice-versa.

Pour clore cette année, je me permets de vous faire partager les émotions ressenties durant un périple qui m'a conduit sur les routes de France l'été dernier (quelques intrus se sont glissés avec malice...)

Le diaporama défile au son de la pièce VII "Tambourins I et II" de la symphonie de danse "LES ÉLÉMENTS" créée par Jean-Féry Rebel en 1737 à l'Académie Royale.