dimanche 3 août 2014

Poupée porte-bonheur

FOURNITURES :
de la laine
un support rigide : boîte, livre
Pour former le corps et la tête, 
enrouler la laine autour de la longueur du support
Le nombre de tours est fonction de la taille du support
et de la grosseur de laine (entre 20 et 30)

Couper la laine
Faire glisser la laine hors du support
Passer un fil d'une vingtaine de cm à une extrémité de l'écheveau. Nouer
Couper l'autre extrémité de l'écheveau
Attacher l'écheveau à environ 2 cm de l’extrémité nouée. 
La tête est ainsi formée
Pour former les bras, 
enrouler la laine autour de la largeur du support

Retirer l'écheveau du support
Attacher l'écheveau à environ 1cm de chaque extrémité
Couper les fils aux extrémités


Égaliser les extrémités
Ouvrir le corps de la poupée en deux
Y glisser les bras
Attacher sous les bras
Égaliser le bas
Vous pouvez aussi nouer les jambes
Ces deux poupées ont été réalisées avec le même support
La poupée bleu a été réalisée avec le livre,
la plus petite poupée avec la boîte d'allumette
Avec Juliette, nous avons fabriquée une ribambelle de poupées

J'ai souvent confectionné ces poupées, mais je ne savais pas qu'elles ont été utilisées comme porte-bonheur durant la première guerre mondiale. Je l'ai découvert grâce à un petit entrefilet dans mon journal, où était présenté un atelier proposé aux enfants au Musée de la Grande Guerre de Meaux (où j'ai acheté cette carte postale)




En 1918, les périls que court la population civile semblent s'accroître: les bombardiers allemands - les fameux "gothas" - lâchent leurs bombes sur Paris. Le 30 janvier, 45 parisiens seront tués lors d'un raid. Le 29 mai de la même année, un canon allemand de 420mm tire depuis la forêt de Saint-Gobain sur la capitale, occasionnant la mort de 88 personnes et faisant autant de blessés. Paris semble pris dans les mâchoires d'un étau, entre artillerie à grande distance et bombardements stratégiques.
En cette année 1918, on fredonne La vraie histoire de Nénette et Rintintin, qui conte l'histoire d'un couple d'amoureux parisiens qui échappa aux bombes d'un gotha...
Réalisées à peu de frais, ces deux poupées de laine à l'aspect enfantin, réunies par un cordon aux allures de chapelet, devinrent un porte-bonheur à offrir au bien-aimé, au civil comme au soldat, dans le but de le protéger contre les bombes. Comme pour mieux défier "chagrin, cafard, gotha, gothon", les fétiches "chassent de votre chemin le danger qui rôde alentours!".
On les retrouve dans les revues illustrées de l'époque ( Fantasio, La Baïonnette) et sur quelques séries de cartes postales. Les dessinateurs les déclinent en Alsaciens ou même en couples italiano ou américano-français, parce que les porte-bonheur doivent profiter aussi aux alliés.
Modestes et puérils, Nénette et Rintintin nous font aujourd'hui sourire. Mais dans une guerre qui durait depuis 4 ans, et alors que la grippe espagnole frappait, ces objets de superstition avaient une justification. Ils relevaient non pas de la propagande, même s'ils y participaient, mais d'une culture de guerre nécessaire pour endurer les souffrances quotidiennes. S'il était alors recommandé aux Français de rester "unis comme Nénette et Rintintin", chacun était désormais avide de s'évader du monde guerrier pour aspirer à la paix et croire en l'avenir.
Ce texte est extrait de http://www.historial.org

Mais revenons au temps présent :
Deux poupées porte-bonheur sont parties sur les routes de France.