Guédelon est situé en Bourgogne sur la départementale 955 entre Saint Amand en Puisaye et Sauveur en Puisaye dans le département de l'Yonne.
"Le charme, le délice de ce pays fait de collines et de vallées si étroites que quelques unes sont des ravins, c'est les bois, les bois profonds et envahisseurs, qui moutonnent et ondulent jusque là-bas, aussi loin qu'on peut voir... Des prés verts les trouent par places, de petites cultures aussi, pas grand-chose, les bois superbes dévorant tout. [ ] Chers bois ! Je les connais tous ; je les ai battus si souvent. Il y a les bois -taillis, des arbustes qui vous agrippent méchamment la figure au passage, ceux-là sont pleins de soleil, de fraises, de muguet, et aussi de serpents. [ ]
Et puis il y a mes préférés, les grands bois qui ont seize et vingt ans, ça me saigne le cœur d'en voir couper un ; pas broussailleux, ceux-là, des arbres comme des colonnes, des sentiers étroits où il fait presque nuit à midi, où la voix et les pas sonnent d'une manière inquiétante. Dieu, que je les aime ! Je m'y sens tellement seule, les yeux perdus loin entre les arbres, dans le jour vert et mystérieux, à la fois délicieusement tranquille et un peu anxieuse, à cause de la solitude et de l'obscurité vague..."
Ainsi écrit Colette dans "Claudine à l'école" (p. 5-6), que j'ai relu après une visite au musée qui lui est consacré dans sa ville natale :Colette est née dans cette maison, qui a été rachetée en 2011 par le fonds de dotation "La maison de Colette".
Des travaux de réhabilitation ont débuté en 2013, le projet étant d'ouvrir ce lieu aux visiteurs, aux touristes et aux habitants de la région, avec une programmation qui leur permettra de découvrir des spectacles, des lectures, des conférences et des projections autour de Colette et de ses contemporains.
Actuellement, le musée Colette est installé dans les murs d'un château bâti sur un éperon rocheux qui domine le village et la haute vallée du Loing.
Ce château, reconstruit au XVIIe siècle mais dont le donjon date du XIe siècle, a longtemps été abandonné, avant d'être acquis par la commune et réhabilité grâce au mécénat de la GMF entre autre.
Collection de boules en verre |
Reconstitution de l'appartement du Palais Royal à Paris |
Puis Colette (c'est le nom de son père) quitte définitivement sa Bourgogne natale quand elle épouse Henri Gauthier Villar, plus connu sous le nom de Willy, critique musical qui écrivait dans un grand nombre de revue. Ses articles étaient écrits dans un style distrayant, comique, plein de calembours, et prévus pour atteindre un vaste public. Grâce à son mari, Colette rencontre des écrivains, des journalistes, des musiciens, peintres, hommes politiques et publie ses premières critiques dramatiques. Mais elle s'ennuie de son pays natal, et se met à écrire ses souvenirs d'enfance "Claudine à l'école" qui seront publiés en 1900 sous la signature de Willy. Les trois autres volumes "Claudine à Paris", "Claudine en ménage", "Claudine s'en va" seront eux aussi publiés sous le nom de Willy.
Colette connaîtra une vie privée tumultueuse avec trois maris (Willy, Henri de Jouvenel, Maurice Goudeket), plusieurs carrières (artiste de music-hall, collaboratrice au Matin, à L'Eclair, elle ouvre même un institut de beauté en 1932).
Mais elle sera avant tout reconnue comme écrivain, avec de nombreux succès mentionnés sur les escaliers du musée : Le blé en herbe en 1922 (première publication sous le nom de Colette), Chéri, La naissance du jour, Prison et paradis. Wikipédia en décompte plus de 40.
En 1945 Colette est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt. Elle en deviendra présidente en 1949. En 1953, Colette est élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur. Le 3 août 1954, Colette s'éteint dans son appartement du Palais-Royal. L'État lui fait des funérailles nationales.
Le musée de Saint-Sauveur présente sa vie à l'aide d'un montage photographique réalisé grâce aux nombreuses photos léguées et mises en valeur par la scénographie d'Hélène Mugot.
J'ai écrit cet article en m'appuyant sur les informations des sites du musée de Colette et de la société des amis de Colette
Bonjour. Les journalistes appellent ça une transition réussie!!! Le passage de Guédelon à Colette était programmé,non? En tous cas, j'adore sauter avec toi du coq à l'âne, de la culture historique à la culture littéraire. Je dois reconnaître que tout ce que je connais de Colette, c'est que je viens d'en lire ici!!! Jamais lu! Ben oui. Alors voila, merci pour ce partage. En fait, ce blog, c'est un peu comme le Trivial Pursuit, on passe d'une question d'histoire à une question de littérature, de géographie ou de science... Pas trop de science!!! Et puis, il y a les questions de société....
RépondreSupprimerA bientôt!!!
SupprimerJe te rappelle que ce blog a pour objet : "aiguiser sa curiosité, cultiver son esprit, activer ses neurones, s'émerveiller de tout et de rien", donc je m'y astreins !
Si j'osais, je dirais que je suis "multiculturelle", même si ce n'est pas la signification première de cet adjectif, qui s'applique plutôt à une société et non à une personne. Mais je le garde, car il correspond à ma vision des choses ... et de la société !
RépondreSupprimerNous pourrions dire aussi que je papillonne.
Bien entendu, l'ordre de mes articles est mûrement réfléchi. Voilà pourquoi de nombreuses pensées (en particulier sociétales) ne seront jamais transcrites ici, car elles le seraient en décalage, ce qui n'a plus d'intérêt !
Moi aussi, je suis multiculturel... Colette, c'était pour moi des souvenirs de lectures lycéennes, destinées à préparer l'épreuve baccalauréat que l'on préparait en Première. Je crois me souvenir que la lecture de Colette me fut imposée à cette occasion.
RépondreSupprimerAlors la visite au musée de St Sauveur fut une découverte. La découverte d'une femme moderne, libre, comme on n'en fit pas beaucoup, même aujourd'hui, où le panurgisme semble être le leitmotiv de nos élites masculines et féminines, de droite et de gauche.
Et je suis obligé de citer ici ce couplet d'une chanson de Leprest :
"...C´est peut-être Colette la gamine penchée
Qui recompte en cachette le fruit de ses péchés
Jamais on le saura, elle aura avant l´heure
Un torchon dans les bras pour se torcher le coeur..."
Encore une chanson forte de Monsieur Leprest.
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RépondreSupprimerSi je croyais au hasard ou aux coïncidences, je dirais que c'en est une bien curieuse. Certains pourraient dire que c'est parce que mon esprit a été éclairé par cet article, et que je suis devenue plus attentive de ce fait même au nom de Colette, mais pour cela il eut fallu que je lise d'abord l'article.
RépondreSupprimerCoïncidence donc (ou pas), en cherchant des contes, des histoires autour de l'enfant, j'ai trouvé un petit livre intitulé : "l'Enfant et les sortilèges" de... Vous avez deviné? de Colette, bien sur. Mais plus attentive au titre qu'à l'auteur, je ne m'en suis rendue compte en rentrant à la maison.Ce petit livre m’intriguait. Il m'intriguait par son format tout d'abord, peu conventionnel ( 22.5 * 12.5),ensuite, son mélange de dessins noir et blanc et couleur fluo ( il y a nom artistique pour désigner ce genre de dessin mais hélas! je n'y connais rien)
En ouvrant les pages, je me rends compte que je suis face à un livret de "féérie-ballet". Un opéra écrit par Colette et mis en musique ( excusez du peu!) par Ravel! l'histoire est la suivante " Puni par sa mère à rester seul dans sa chambre, un enfant s’en prend furieusement à tout ce qui lui tombe sous la main. C’est alors que la magie entre en scène : un à un, les objets brisés et les animaux meurtris vont s’animer et prendre la parole pour exprimer leurs remontrances et leurs plaintes. Cette tournure féerique et inquiétante permettra à l’Enfant-bourreau de prendre conscience de la cruauté aveugle dont il a fait preuve envers son environnement. "
Ce n'est pas un conte à proprement parler mais pour qu'il le devienne il suffit de le raconter. La colère c'est un thème qui parle aux tout petits. J'ai dans l'idée que j'y reviendrais à ce petit livret et à Colette. On est pas au bouts de nos surprises.