jeudi 1 janvier 2015

Le sens du BEAU

J'ai lu en début d'année 2014 "Pensées en chemin" dans lequel Axel Khan relate son périple qui l'a mené des Ardennes au pays Basque de mai à août 2013. Après une vie professionnelle consacrée à la recherche génétique, doublée d'un engagement politique auprès des socialistes, il a souhaité renouer avec sa passion de la randonnée pédestre, qui lui permet de s'immerger dans la nature ("terre, ciel, champs, bois, vaux, cols et cimes, mais aussi choses et êtres" p. 23) qui lui est si chère. Son parcours de plus de 1600 km fut largement médiatisé, en particulier pour favoriser les rencontres où il a pu partager ses impressions avec les habitants sur la situation économique des territoires traversés. 
Mais il indique que ce projet était destiné avant tout à "faire ressortir tout ce qui dans le monde peut engendrer une émotion esthétique. Non pas comme une parenthèse hors du temps, mais comme un élément lui aussi essentiel d'une vie proprement humaine"(p.27)
Axel Khan s'est "intéressé depuis longtemps à la place occupée par la perception du beau dans l'édification de l'humanité [  ] et y [a] consacré un chapitre dans [l']ouvrage L'HOMME, CE ROSEAU PENSANT"(p.24) (que j'ai lu avant d'écrire cet article,qui était en gestation depuis de longs mois). Il y démontre la probabilité "que la capacité à ressentir le beau, inductrice de celle à le créer, ait joué un rôle essentiel tout à la fois dans la socialisation des humains et dans l'accroissement de leurs capacités cognitives, deux processus liés." (p. 25)
Selon Axel Khan, est beau ce qui "provoque une émotion agréable, du plaisir, un sentiment de bonheur, sans lien direct avec une quelconque fonction d'utilité, et sans qu'il soit nécessaire d'en donner une explication rationnelle." "Est beau ce qui est vu comme tel par un être capable de ressentir une émotion esthétique."(p.134, L'HOMME, CE ROSEAU PENSANT)

La lecture de "Pensées en chemin" m'a procuré beaucoup de plaisir (même s'il a été un moment obscurci pour des raisons que j'espère prendre le temps d'évoquer un jour ici - cela tombe bien, cette période de l'année est propice aux bonnes résolutions !). Entre autre parce que son auteur a mis des mots savants sur quelque chose que je ressens souvent et qui est un moteur primordial pour mon bien-être : ressentir la BEAUTÉ des choses, des êtres, des situations .

Je me sens de moins en moins en phase avec "une civilisation moderne, focalisée sur des objectifs presque exclusivement matériels et quantitatifs, [  ] des sociétés [  ] d'une remarquable tolérance à la laideur si elle apparaît source de rentabilité, ou [qui ramènent] le beau à "ce qui le vaut bien"".(p. 26)


 Aussi je cherche à côtoyer le plus souvent possible le BEAU, qui peut se cacher dans 
la nature
 (avaler les kilomètres au rythme lent de la bicyclette me procure ce plaisir)
Le col du Sabot - Isère - 19 juillet 2012
 dans les réalisations de l'homme

Retable de Fromentière (51)
mais aussi dans l'infiniment petit, n'ayant peu d'intérêt pour qui ne sait pas s'émerveiller facilement.
Une aubaine : des tissus à 3 € le mètre, même si mes armoires débordent !
Parfois, l’émotion ressentie est tellement forte qu'elle me submerge, me transformant en fontaine intarissable. Comme en 1986 au Zénith de Paris, lorsque j'ai assisté au spectacle "Lily passion" écrit et chanté par Barbara, à laquelle Gérard Depardieu donne la réplique. 
 
Ou encore en 2000, à la Cité bleue des arts de Rochefort en Terre, devant les tableaux de Caroline Roussel, peintre brodeur au point de Beauvais.
La route de la soie - 1994

Très récemment, l'émotion m'a envahie à l'écoute de Jules, qui concourrait le 27 décembre parmi les Prodiges du Classique sur France2 (vous pouvez l'écouter dès la 7ème minute de l'émission)

Bien sûr, ce que je qualifie de beau n'est pas perçu automatiquement de cette manière par mon voisin, et vice-versa.

Pour clore cette année, je me permets de vous faire partager les émotions ressenties durant un périple qui m'a conduit sur les routes de France l'été dernier (quelques intrus se sont glissés avec malice...)

Le diaporama défile au son de la pièce VII "Tambourins I et II" de la symphonie de danse "LES ÉLÉMENTS" créée par Jean-Féry Rebel en 1737 à l'Académie Royale.

1 commentaire:

  1. Bonjour. Comme d'habitude, de jolies photos et des belles réflexions. Il est certain que la perception du beau varie d'une personne à l'autre, et, également, d'une culture à l'autre... Et ce que j'apprécie par dessus tout, c'est de trouver de la beauté à partager, comme tu le fais sur ce blog... ALORS, MERCI!!!
    J'ai beau chercher, je ne trouve pas. Il me semble avoir déjà lu un article sur ce blog sur ce livre de Axel Khan, où tu expliquais qu'il t'avait dérangé... Il me semble vaguement me souvenir d'une différence de culture entre les "campagnards" et les "citadins", ou quelque chose comme ça... Mais comme je ne le retrouve pas, j'attends ton article...
    Enfin, je constate que le Col du Sabot reste un souvenir marquant pour toi: c'est chouette... Je me souviens avec quel enthousiasme (je peux dire dithyrambe?) tu nous as décrit ton ascension au milieu des fleurs et de la montagne....

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